Quand on y pense...

Quand on y pense... combien de chances avions nous d'arriver jusque là ? Combien de hasards, d'embûches, de dangers, de mauvais choix sommes-nous parvenus à éviter ? Nous n'en avons souvent pas conscience d'ailleurs... les tuiles tombées après notre passage, nous n'en avons pas vu les tessons, pas entendus le fracas... Nous étions tout simplement plus loin, déjà, beaucoup plus loin, sur notre chemin, toujours vers l'avant. J'ai toujours été fascinée par cela, par ces rencontres qui auraient pu ne pas avoir lieu, ces moments fugaces où tout se joue, une vie entière parfois, un regard, un mot, un rien en somme. C'est déjà stupéfiant à l'échelle de nos vies, petits humains de la planète terre...Mais quand il s'agit d'un arbre, d'un être vivant de plusieurs siècles... cela tient réellement du prodige. Mon père plantait des arbres. c'était son métier. C'est très émouvant d'ailleurs de voir certains des arbres qu'il a plantés, voilà au moins 50 ans...J'en ai planté aussi, pas autant que lui bien sûr, mais tout de même quelques uns, et c'est pour moi une grande fierté. Placer les racines d'un arbrisseau dans la terre, c'est, d'une certaine façon, le confier à la providence du végétal. Le confier aux événements climatiques, aux animaux qui pourraient s'en nourrir, à la folie des hommes aussi, hélas! C'est un pari, comme une bouteille à la mer, à l'océan du temps. Il fallait que j'écrive là-dessus... Il fallait que je partage cet étonnement, cet émerveillement comme un frémissement d'inquiétude et de soulagement... La vie telle qu'elle est...la vie, une force et un désir. C'est ce que raconte "OUF!".