"Courbet, reviens, ils sont devenus fous !"
Le président du conseil général de la Somme a censuré une exposition qui devait avoir lieu à la bibliothèque départementale. 26 dessinateurs connus pour leur travail en lien avec la littérature de jeunesse avaient joué le jeu et proposé des oeuvres coquines : Gilles Bachelet, Michel Backès, Christophe Besse, Michel Boucher, Nicole Claveloux, Jean Claverie, Frédéric Clément, Isabelle Forestier, Claire Forgeot, André François, Alain Gauthier, Bruno Heitz, Louis Joos, Lionel Koechlin, Léo Kouper, Georges Lemoine, Daniel Maja, David Merveille, Alan Mets, Jean-Charles Sarrazin, Marcelino Truong, Tomi Ungerer, Zaü, Albertine Zullo.
Excusez du peu !
Affiche de Léo Kouper / Exposition Pour adultes seulement
Prétexte avancé : l'exposition porterait atteinte à l'image de la femme.
J'y vois un retour de l'ordre moral le plus bas de plafond qui soit... Je suis une femme ! Je sais bien ce qui porte atteinte à ma dignité. Et ce ne sont pas des dessins comme ça. Oh, non ! Je ne vais pas commencer la liste ici, ce serait déprimant. ( Tiens, comme le fait qu'on repeint systématiquement en rose les chambres des petites filles dans les émissions de déco à la télé!!)
Rappel : les artistes ont pour fonction de déréaliser le monde !
C'est eux qui nous le donnent à voir, à comprendre, à rêver. L'exposition avait pour sous-titre "pour adultes seulement" et allait être accrochée dans un lieu auquel les enfants n'ont pas accès. Alors ????
Alors...allons enfants brûler "l'origine du monde" que Gustave Courbet peignit en....1866.
Comme le temps passe, n'est-ce pas !
ET aussi ...
J’ai été bouleversée de l’entendre évoquer les années sombres de l’apartheid. Quand Steve Bico est mort sous la torture, Brink a envisagé de tout arrêter. Ecrire lui paraissait indécent. Ses amis l’ont convaincu de continuer. Ils ont bien fait.
A sa sortie de prison, Nelson Mandela lui a dit que ses livres l’avaient aidé à vivre. Brink a pensé alors qu’il pouvait mourir là. Sa vie avait eu un sens.
Ses mots m’ont poursuivie. On n’écrit pas pour rien. Je veux dire : on n’écrit pas sans origine et sans but. Même si les mots de mes textes ne sont que des poussières à côté de l’œuvre majeure de Brink, ils cherchent à atteindre quelque chose dans celui qui les lit. S’agit-il d’apprécier la légèreté des choses ou la profondeur d’un mal de vivre ? S’agit-il de montrer une route ? S’agit-il de mots d’amour ou de regrets ? Je ne le sais pas vraiment moi-même. Cependant une chose est certaine : ils sont en quête de l’autre. Et les enfants sont parmi les autres les plus beaux.
Il y a quelques années, au salon du livre de Montreuil, une dame est venue me parler de mon album « Tukaï, l’enfant sorcier ». Comme elle semblait bien le connaître je lui demandais pourquoi elle en achetait un autre exemplaire. Elle était hématologue dans un grand hôpital parisien.
« Nous accueillons des enfants africains venus subir chez nous une opération lourde ou des traitements auxquels ils n’ont pas accès chez eux, m'a-