Bientôt...Blaye !

Bientôt, je serai au salon de Blaye, dans les vignobles, au bord de la Gironde ... J'y retrouverai l'équipe de "livres en citadelle" , une joyeuse bande d'auteurs et illustrateurs et bien entendu des jeunes lecteurs, élèves des écoles que je rencontrerai le vendredi 6 décembre...
Je suis impatiente !!!

Bientôt, bientôt...

En février 2014, mes trois contes de sagesse paraîtront aux éditions du Seuil jeunesse. ( Je sais, je sais... c'est super...)
Les images seront de Clémence Pollet. Un petit bout de couverture pour donner envie ...

Cet été, j'ai découvert un nouveau terrain de jeu... vous pouvez désormais me rejoindre sur Facebook ...comme quoi, il ne faut jamais dire "Fontaine...."
Mon héros Massaï a inspiré les élèves de l'école de Brassac. Voici donc leurs dessins de la tribu de Tukaï tels qu'ils me les ont offerts lors de notre rencontre...
Cliquez sur celui-ci pour voir les autres...

Retour sur Saint-Bertrand ...


Dans le courant de l'hiver, j'ai reçu trois dessins réalisées par Christian Louis. La consigne était simple : il fallait écrire d'après ces dessins-là. Bon, je ne vous cache pas que j'ai eu un moment d'inquiétude. 


 
Mais la contrainte était là...alors, j'ai pris ma plume (image à deux balles ! j'écris sur mon ordinateur, vous vous en doutez !). Les dessins m'ont évoqué un univers concentrationnaire, noir, enfumé, effrayant. Mais l'oiseau que Christian a placé sur la poitrine de son personnage m'a donné un peu d'espoir...les crayons et pinceaux de la dernière image m'ont donné l'envie de parler de l'art, de son rôle émancipateur...et voilà Guigui écrivant un texte ...pas vraiment pour les enfants. Il y a un début à tout.

Toutes les classes inscrites, tous les auteurs invités se sont prêtés à l'exercice. Un recueil a été publié....pour que les textes s'envolent à leur tour, comme l'oiseau de Christian Louis.

C'était une jolie aventure. Merci à l'équipe de Saint-Bertrand !!



 

Voici le texte :


L’Homme à l’oiseau

 

L’Homme marchait. Au milieu de la foule, sur les trottoirs bondés, les yeux rivés sur les horloges qu’il croisait, l’Homme marchait. A le voir ainsi, on aurait pu croire qu’il était pareil aux autres, identique, presque frère. Mais il n’en était rien. Les autres étaient gris, ternes, transparents. Leurs corps semblaient faits de fils clairs ou de cellophane. Ils n’arrêtaient plus les rayons de soleil. Ils étaient comme vides. Ils l’étaient devenus. Avec le temps, les nuits sans sommeils, leurs membres fatigués peu à peu avaient perdu leurs forces, leurs couleurs, leurs contours. Ils marchaient tous ainsi,  sur un rythme mou, sans joie, sans espoirs, sans demain.
L’Homme lui, avait gardé quelque chose de la vie d’autrefois. Il réchauffait en lui une chose à dire, une chose à faire, une chose à voir grandir, une chose douce comme un oiseau qu’on aurait trouvé, tombé du nid, sur un trottoir. Et c’était un oiseau tombé du nid qu’il avait trouvé sur un trottoir.
Les aiguilles de l’horloge étaient enfin parvenues à l’heure des machines. Le bruit s’invitait ainsi, chaque jour, au moment précis choisi par les horloges. Les engrenages se mettaient à tourner, dents contre dents, roue contre roues, pignons, axes et courroies crissant chacun son appel au secours. Les Hommes étaient là ; aux petits soins, chiffons et bidons d’huile prêts à intervenir au moindre blocage.
Le bruit leur déchiquetait les oreilles, les étaux leur écrasaient les doigts. Parfois les tapis roulant les entrainaient vers des cuves nauséabondes dont  aucun ne revenait jamais. Les Hommes prenaient garde. Les machines ne leur voulaient pas du bien. Ils avaient grandi dans cette idée. Ils avaient grandi à l’ombre de l’usine. Sous les panaches de fumée aux couleurs changeantes. Depuis toujours, ils savaient.  Cette usine ne faisait que prendre l’air et le recracher, vicié, pollué, peint en mort.
L’Homme, lui, protégeait l’oisillon. Il le gardait au chaud, à l’abri du vacarme et des fumées toxiques. Il le nourrissait de miettes, de graines délicates qu’il lui arrivait de chaparder dans les cuisines.
Le cœur de l’oisillon pulsait contre son cœur d’Homme, vibrant, chaud, palpitant. Il passait ses journées sous le bleu de travail maculé de cambouis. Les autres savaient la présence de l’oiseau. Ils en avaient ri au début, bien sûr. Ils s’étaient moqués. Puis très vite, ils avaient remarqué cet air de douceur qui trainait sur le visage de l’Homme. Un air rare. Partout, les machines avaient eu raison de la tendresse.

Le temps passait, les aiguilles des horloges tournaient. L’oisillon avait grandi. C’était à présent un bel oiseau dont les plumes couleur de bois brûlé réchauffaient les jours de pluie. Il se mit à gigoter, à pépier. Un chef le remarqua. Cela devait arriver et cela arriva.  Ce chef était le plus redoutable d’entre tous. Il crachait les ordres comme des blocs de glace, comme des crocs de boucher, comme de la haine noire. L’Homme eut peur. Pas pour lui, mais pour l’oiseau. Alors il se faufila hors des ateliers. Il trouva un vélo, et pédala droit  devant lui

Ils sortirent de la zone. L’oiseau, comme enivré par les parfums des champs se mit à siffler, et ce fut comme un miracle.
A l’entrée d’un village, ils s’arrêtèrent pour observer le travail d’un artiste. Il était assis au milieu d’un square, les yeux tournés vers les montagnes et il dessinait. Curieusement, ce n’était pas les montagnes qu’il dessinait mais une usine. Une usine aux cheminées fumantes. L’artiste avait tracé des rouages et des engrenages.
-C’était bien comme ça… souffla l’Homme, vous y êtes déjà allé ?
Il sentit l’oiseau tressaillir.
-Non, répondit l’artiste. Pas besoin. Je suis un artiste. Ma toile contient tous les paysages et toutes les usines du monde.
-Ah…fit l’Homme. Mais il y manque les bruits…
L’artiste secoua la tête.
-Vous avez raison, ajouta l’Homme. Pas besoin de bruits. Pas besoin d’odeur non plus. J’ai tout là …et il pointa son index vers son front.
Il continua son chemin et parvint aux limites d’une prairie de hautes herbes. Il ouvrit sa chemise et l’oiseau s’envola. Il ne se retourna pas. Les oiseaux ne font jamais ça. Il fila, droit vers les montagnes ; L’air était frais. L’Homme referma son col.
-J’avais peur que vous ne reveniez pas, fit l’artiste quand l’Homme s’approcha. Tenez, voici une toile… à vous maintenant.

Et l’Homme s’installa, prit un pinceau, le trempa dans la gouache et se mit à peindre les odeurs et les bruits, la haine, la peur et le désir de fuite.  Il ne savait pas si la toile serait réussie. Mais cela lui était égal. Il fallait essayer. Alors il essaya.

 

Ghislaine Roman

C'est pas parce qu'il pleut qu'il faut être malheureux !


Hier, j'étais à Saint-Bertrand de Comminges....

Le lieu est saisissant... un Mont-Saint-Michel pyrénéen en quelque sorte. Il y faisait froid, la Garonne toute jeune à ce endroit menaçait de sortir de son lit...mais les bénévoles des JLJ ont fait merveille. J'ai donc rencontré des élèves qui avaient, tout comme moi, écrit un texte sur des images proposées par Christian Louis, plasticien et auteur. Mais ce que j'ai décidé de partager avec vous, ce sont les visages réjouis de Parafine et des Glaneurs... Souvent, sur les salons du livre, on croise des artistes de l'éphémère, animateurs de rues et de places de village. Ils lisent des poèmes dans un mégaphone ou dans un tuyau, jouent de la musique, chantent une vieille chanson de Bourvil ou de Fréhel...ils réunissent, rassemblent, font naitre des sourires et des complicités. En voici deux exemples...heu...exemplaires !!


Montauban...le retour !

Le week-end prochain ... allez...il va faire beau !! non ? ah, bon ! je croyais...

 
Pour en savoir plus, c'est ici !

Vous avez dit "grosse tête" ?


Dimanche, à Firmi, j'ai marché dans une rue qui portait mon nom. Je n'ai pas rêvé, la notoriété ne me monte pas à la tête et je ne souffre d'aucun syndrôme alarmant...
Une rue, donc... Etrange, me direz-vous. La litté jeunesse conduirait à la gloire? Cela nous avait échappé...
Il s'agissait en fait de l'espace consacré aux travaux des classes  rencontrées dans le cadre du salon. Ma rue cotoyait celle d' Olivier Ka, d'Henri Meunier, d'Hélène Montardre, de Yannick Robert et de Sandra Poirot Cherif. Un village de mots et d'images en quelque sorte...
Cliquez ici pour voir...

Je garderai un souvenir ... souriant, ému, joyeux de ce salon que nous ( les auteurs et illustrateurs présents) avons placé sur le "podium" ! Qu'on se le dise ! Un petit village de l'Aveyron résiste encore et toujours à l'envahissement de la culture de masse !! Trop rare pour ne pas être salué !

 

Prochain rendez-vous...

Le dimanche 14 avril, rendez-vous à Firmi, dans l'Aveyron, près de Decazeville.
L'arbre en fleurs donne envie...mais, caramba !!  Il est où le printemps ???


Dédicace...



Photo prise par Bruno Lamarque, lors du festival de Saint-Orens...Il collectionne les mains d'auteurs et d'illustrateurs...Un regard sur l'échange, le partage, sur ces moments où on essaye de ne pas décevoir, d'être à la hauteur, de donner un souvenir, comme un sucre d'orge ou une barbapapa...

Un clin d'oeil...


à la classe de Marie B. de l'école Monge, à Toulouse...

Un pop-up qui place Tukaï, mon héros massaï, dans un univers urbain...

Au coin de la rue... le lion guette !!


Imaginez-vous...

C'est cette année le titre du festival du livre de jeunesse de Saint-Orens. J'y serai tout le week-end.

Le vendredi 25, je rencontrerai des classes. Le samedi, je participerai à un débat ( mais peut-il y avoir débat à ce sujet?) autour du thème "les livres, c'est bon pour les bébés", avec Francesca Ciolfi,de l'association z'oiseaux livres. Je dédicacerai mes albums, je papoterai avec mon pote Stéphane et ma popine Claire...je découvrirai de nouveaux albums, me laisserai conseiller par les libraires hyper-super compétents de la librairie de la Renaissance de Toulouse, je gribouillerai mes carnets, boirai un petit café, parlerai de la pluie et du beau temps, rencontrerai des jeunes lecteurs, des moins jeunes, des souriants, des timides, des dédaigneux («  Ah, c’est pas vous qui dessinez ! »), des curieux, des gens quoi, des vrais. Allez, venez !!



Ca vaut le détour !

Antoine Guilloppé s'expose à l'espace Bonnefoy, à Toulouse et c'est très réussi! On peut admirer un grand nombre d'originaux, des story-boards... Antoine y explique son travail, ses choix, ses inquiétudes. C'est sensible et beau. J'ai eu le plaisir d'y trouver aussi des images de notre album " Un jour, deux ours".


Antoine a écrit un petit texte qui revient sur la genèse de notre collaboration :

"Ghislaine Roman m’a contacté un jour  sur les conseils de son mari avec cette histoire sur la différence .Le texte ne mentionnait pas des ours comme personnages.  L’album s’intitulait alors « La rencontre ». C’est en découvrant par la suite mes dessins, que Ghislaine Roman a retravaillé son texte afin d’éviter la redondance de mes dessins avec celui-ci. A ma lourdeur, elle a apporté sa légèreté.  C’est un album fait par des adultes pour des enfants. …à moins que ce ne soit le contraire…allez savoir ! Merci Ghislaine. "

Il est adorable ce texte, non ? Alors à mon tour de te remercier, Antoine. J’espère que nous aurons à nouveau l’occasion de nous retrouver sur un projet…

Stéphane Sénagas m'a envoyé ce dessin magnifique extrait de son album "Le pêcheur et le cormoran" (ed. Kaleidoscope). Je le partage avec vous.





Quand j'étais enfant, quelqu'un m'avait offert un gros livre : "Le monde des oiseaux". On y voyait une scène de pêche au cormoran. Cela m'avait inspirée, lorsque, il y a une dizaine d'année, j'avais écrit ceci:

"Qui n’a jamais entendu parler de la pêche au cormoran aura du mal à
imaginer ce qui suivit.
La bête était dressée. Il y avait entre elle et les deux hommes une complicité, une sorte d’amitié faite de respect et de générosité.
Elle était à présent perchée sur l’avant-bras d’Odilon. D’un geste rapide le vieil homme la lança vers le plafond . Les ailes se déployèrent, cherchèrent un instant un appui solide sur l’air épais de la grotte puis l’animal s’élança , prit de la hauteur et enfin plongea comme un missile , les ailes le long du corps .
Au bout de quelques secondes , il surgit de l’eau dans un frisson de vagues . Le poisson prisonnier dans son bec s’agitait désespérément, envoyant de fines gouttelettes d’eau qui retombaient en pluie sur la barque. Après un petit tour, le ptérodactyle revint se poser sur le bras d’Odilon."

Il s'agit d'un extrait d'un texte qui ne sera jamais publié. Il y en a beaucoup qui dorment ainsi dans la mémoire de mon ordinateur... c'est cadeau ....




euh... je viens de me rendre compte que je n'avais pas présenté mes vœux aux internautes en transit sur ce blog... voilà qui est fait !! Je vous souhaite une année d'amour...parce que le reste après tout...




Petite explication de texte: quand je dis "amour", je ne veux pas forcément parler de prince charmant avec paillettes dans les yeux et sourire éclatant.
Je parle de l'amour du monde...de tout l'amour du monde. Dans ce domaine, il ne faut pas se contenter de peu!
et SI...






le livre des si était traduit en grec... on peut toujours rêver, non ? Merci à Stamatios, étudiant Grec installé à Toulouse, d'avoir ce joli projet ... J'en suis flattée, ravie et rougissante...


En route pour 2013!!
En cadeau, les cartes de voeux de Claire Garalon et Maria Jalibert. Elles me rappellent de très doux souvenirs de mon enfance. Elles sont associées aux jeux avec ma copine Chantal, dans le grenier de son grand-père et au parfum des croustades aux poires que préparait ma mère.
Je me surprends, en écrivant ces mots, à pousser un soupir de nostalgie...c'est dire...