L'amour fou ...






L'amour, toujours l'amour ! 
Cliché ? Oui sans doute. Pour nous qui avons vécu de belles romances, pour nous qui avons tant lu, tant vu d'histoires d'amour.
Les chercheurs nous disent que les enfants de huit ans ont tous (déjà ! ) été exposés à des images pornographiques, alors, parler d'amour me semble une urgence salvatrice ! 
J'ai déjà dit ici que j'aimais bien l'idée que mes histoires tracent des chemins. Pas toujours les mêmes, pas toujours dans les mêmes directions, mais des chemins. L'amour en est un.  Et des plus beaux, même s'il n'est pas sans risque.

Dans cet album, il est question d'amours fous. D'amours qui, bien souvent, finissent mal. Mais après tout, toute vie finit mal, non ? La niaiserie n'est pas au rendez-vous. Si c'est cela que vous souhaitez pour vos enfants, passez votre chemin. Ce n'est pas de cela que traitent ces histoires. Ce ne sont pas des comédies romantiques hollywoodiennes ( même si j'adore en regarder, par temps morose). 
Certaines remontent à la nuit des temps, d'autres sont plus récentes, mais toutes mettent en présence deux êtres dont les destins se nouent l'un à l'autre pour le meilleur et souvent pour le pire. 
Les obstacles sont nombreux et tiennent bien souvent aux conventions, aux projets familiaux, aux traditions. Comme il est difficile d'affirmer ses choix, d'assumer ses amours, de dire non aux uns pour dire oui à cet autre que l'on aime, en qui on rêve de se fondre à jamais. L'eau de rose n'est pas de mise. Il y a une certaine âpreté dans tout cela. Ca crisse, ça râpe, ça résiste. Il faut faire face, il faut lutter, et parfois, mourir. 

Ulysse et Pénélope, Qays et Laylâ, Roméo et Juliette, Paul et Virginie, Roxane et Cyrano, Orihimé et Kengyû, tels sont les amoureux et amoureuses qui vous attendent entre les pages de cet album. Ils sont là, prêts à accueillir les lecteurs, les lectrices pour partager avec eux les moments d'ineffable joie mais aussi de tragique désespoir. Telle est la vie. Ombre et lumière. 
J'ai aimé me laisser emporter par ces imaginaires qui n'étaient pas miens. J'ai épousé des rythmes, des époques, pour donner aux lecteurs et aux lectrices l'envie d'aller à la rencontre des textes sources, de ces auteurs qui, pour certains, ont bercé mon adolescence ( Cyrano , le héros de mes 15 ans!) ou qui furent l'objet d'une découverte actuelle comme Paul et Virginie. La modernité de ce texte m'a frappée. La relation de l'homme à la nature y est décrite avec une acuité étonnante. Ce fut un bien bel exercice d'écriture. 

Que dire des images de Frédéric Clément, si ce n'est qu'elles sont exactement ce qu'il fallait. Douceur et rugosité, lyrisme et simplicité. Son imaginaire a su créer l'atmosphère nécessaire pour que tout cela prenne vie. Magnifique travail. 
Merci Frédéric!
Merci  également à Justine De Lagausie et à Béatrice Decroix pour leur confiance et leur patience. 




et pour feuilleter l'album... 



Les poissons dorés...




Parfois, les textes attendent. 

Ils sont là, au fond de la mémoire de mon ordinateur que je visualise, en bonne gourmande, comme une cave pleine de délicieuses choses, confitures, conserves diverses, fruits secs et bons vins. 

Parfois, ils attendent même longtemps. Ce n'est pas encore le moment. Chaque chose en son temps. Et puis la rencontre a lieu. La rencontre entre le désir d'un éditeur ou d'une éditrice et les mots que j'ai arrangés, brodés, tricottés pour en faire une histoire. 

C'est ce qui s'est passé pour les poissons dorés. J'ai commencé l'écriture de ce texte il y a déjà quelques années, un jour de désespoir en l'humanité. J'avais vu un documentaire sur la grande barrière de corail, sur les conséquences de la surpêche, sur ces énormes bateaux de croisières, stupéfiantes villes flottantes, qui sont de véritables catastrophes écologiques. 

Le texte, au début, était trop ardu. Je voulais trop en dire. Il a fallu du travail pour faire émerger ce qui, pour moi, était l'essentiel du propos de cette fable. Sa morale pourrait être, façon marabout-bout d'ficelle : tout ce qui est rare est cher, tout ce qui est cher crée la folie du profit, la folie du profit provoque un déséquilibre dramatique dont nous ne nous remettrons pas...si nous ne faisons rien pour que les choses changent. 

La fin s'ouvre sur un espoir que j'ai envie de partager avec chaque petit lecteur, avec chaque petite lectrice: il y a des solutions! A nous de nous mettre au travail !

Marjorie Pourchet a réalisé des images incroyables de finesse et de justesse. On a envie de  s'y plonger pour en repérer chaque minuscule détail. Quel voyage, elle nous offre là ! Merci à elle !


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et pour feuilleter l'album ...