J'VEUX PAS Y ALLER!

L'été dernier, au détour du net, j'ai découvert les petits baigneurs très drôles d'une illustratrice pleine de talent : Csil. Nous avons passé des soirées à échanger des messages pour affiner notre projet et le voici enfin en librairie. Bien sûr, comme vous allez sans doute le lire ici ou là, c'est un livre qui parle de l'inquiétude, de la peur même. Mais il parle aussi de la mauvaise foi, des excuses que l'on se trouve pour ne pas faire ce que nous devrions faire, des histoires qu'on se raconte pour se convaincre que non, décidément, on n'ira pas... et on fait ça à tous les âges, pas vrai ? Il peut s'agir de piscine, d'une fête de famille, d'une soirée chez des amis, ou tout simplement, de notre travail. Evidemment tout finit bien, ce n'est pas spoiler l'affaire que de le dire. C'est ce qui se passe aussi, bien souvent, dans la vraie vie. Ce cours de danse où on n'avait pas envie d'aller, vous avez remarqué comme on se sent bien après? Fier de nos progrès, heureux d'avoir eu le courage... Voilà, c'est de cela qu'il est question. 
Au fils des pages, vous allez aussi découvrir toute une galerie de portraits, des bouts de choux très déterminés à n'en faire qu'à leur tête et ça, c'était très amusant à imaginer. Ils ont chacun leur personnalité: l'obsédée capillaire, ( pas question de se décoiffer) , le tendre ( qui a besoin d'amour), le coquet ( préoccupé par son apparence), le parano ( persuadé que ses parents veulent se débarrasser de lui) et bien d'autres encore. 
Je n'ai pas résisté à l'idée de mêler phrase rimée et langue orale, le tout sur des vers de sept syllabes, appelés heptasyllabes ( oui, hein, ça fait savant) comme dans " La cigale et la fourmi". J'aime bien ce rythme-là, pas pompeux comme un alexandrin, avec un léger déséquilibre qui traduit, en tout cas, je l'espère, un sentiment mitigé, comme quelqu'un qui n'oserait pas faire un pas et resterait le pied en l'air...
J'ai dédié cet album à mon amie Véronique, ma compagne de piscine, tous les dimanches matins...et j'ai pensé à ma maman, qui m'a accompagnée, pendant l'été 1965 à la piscine de la petite ville où j'ai grandi. Elle ne savait pas nager et ne voulait pas que je sois comme elle, effrayée par la moindre étendue d'eau. J'aimais tellement le maillot de bain envoyé par ma tante Françoise, que je l'avais gardé sous mon pyjama, en cachette, bien sûr. L'enfance toujours, dans mes textes... comme point de départ et point d'arrivée...
Finalement, ce n'est pas étonnant que les petits baigneurs de Csil m'aient fait de l'oeil ! 

 
( éditions Frimousse)

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