Il y a longtemps, j'ai vu un formidable reportage sur l'équipe olympique du Bhoutan. Du quoi ? Du Bhoutan. Ah, oui, je vois, vous ne connaissez pas ce pays, c'est ça ? Rassurez-vous, vous êtes nombreux dans ce cas. Alors, pour commencer, un peu de géographie :
Cette carte, dessinée par Bénédicte, figurera en fin d'album pour aider nos jeunes lecteurs ( et les adultes qui les accompagnent) à prendre quelques repères.
A cette occasion, j'ai appris que le tir à l'arc était, là-bas, le sport national. Aussitôt, une petite lumière s'est allumée. Vous savez, celle qui fait que je me dis: " Ah, tiens, c'est drôlement intéressant, ça...".
J'ai aussitôt commencé mes recherches et j'ai découvert un petit livre formidable écrit par une chercheuse du CNRS, Françoise Pommaret. ( Le Bhoutan, au plus secret de l'Himalaya, Découvertes Gallimard)
J'ai également feuilleté un guide de voyage dont j'ai oublié les références mais qui fut pourtant déterminant: l'auteur y décrivait l'entrée d'un village de montagne ( enfin, au Bhoutan, tous les villages sont forcément de montagne) et précisait qu'il fallait être prudent parce qu'à cet endroit, le chemin longeant un champ d'entrainement au tir à l'arc, il arrivait qu'une flèche s'égare.
Il n'en fallait pas plus, comme disent les journalistes.
J'ai donc écrit mon histoire. J'ai correspondu avec Françoise Pommaret qui a eu la gentillesse de la lire pour valider tout ce qui concernait la vie quotidienne et les aspects "ethnographique". Son regard m'a été extrêmement précieux.
L'histoire s'est d'abord appelée " Kousouzangpo", formule de salutation traditionnelle, puis " Lune et Soleil", du nom de mes deux héros puis enfin " Le masque de la montagne blanche".
Il s'agit d'un conte initiatique: deux enfants, des jumeaux, doivent quitter leur famille ... ( Ah, non, je ne vais pas tout vous raconter, hein, il faudra lire l'album, non, mais...)
Quand je l'ai écrit, le mot bienveillance n'avait pas encore été galvaudé par un courant de pensée nunuche qui a envahi les media. Il s'agissait simplement de dire que les adultes soutiennent les enfants dans la conquête de leur autonomie sans les brider ni les protéger à l'excès. C'est de cela qu'il est question. De ça, mais aussi de responsabilité, de bonté et d'espoir.
Le texte a dormi dans la mémoire de mon ordinateur pendant plusieurs années et un jour, Pascale Fontaine, fondatrice des éditions Cipango, m'a demandé si je n'aurais pas un texte pour elle. Et voilà...
Les images de Bénédicte Némo sont à la fois profondes et précises, documentées et humaines. La fresque qui clôt le conte est éblouissante.
On la croirait réellement peinte par Yeshé, le petit moine par qui tout est arrivé. J'aime à penser que nos jeunes lecteurs prendront plaisir à y retrouver tous les détails, tous les épisodes de l'histoire et pourront ainsi la raconter avec leurs mots, avec leur cœur.
Une fois de plus, après l'Afrique de l'Est, le Sahara, le Japon, la Yunnan, la Mongolie, je les entraîne à la découverte d'enfants d'ailleurs. Histoire de faire un pas de côté, de voir le monde avec d'autres yeux, d'autres perspectives. Et franchement, changer de perspective, c'est ce qui est le plus urgent, non ?
Le 27 septembre, c'est bientôt !
Chère Ghislaine, c'est merveilleux que vous soyiez arrivée au bout de ce voyage. Je me réjouis de voir le livre et vous remercie de votre aimable mention de mon petit livre. Bien amicalement. françoise Pommaret
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